Au sein du monde ouvrier, les conditions de travail sont rudes et bien souvent la camaraderie et la solidarité sont des remparts indispensables contre l’épuisement et l’injustice. Ce sont ces valeurs qui vont participer au développement du syndicalisme en ce début de XXe siècle et à l’émergence de luttes sociales pour l’amélioration des conditions de travail. De Mazamet à Carmaux en passant par Graulhet, les ouvriers s’unissent dans une même lutte pour faire entendre leurs revendications.
Leur engagement fortement réprimé entraîne cependant un mouvement de solidarité dépassant largement le cadre du milieu ouvrier.
Camarades de lutte, solidarité ouvrière
Le début du XXe siècle est marqué par la multiplication des conflits sociaux. Le Tarn est particulièrement touché. En 1909, après la mobilisation des délaineurs de Mazamet, les moutonniers de Graulhet entrent en grève à leur tour. Cela déclenche alors l’une des plus longues luttes sociales de l’époque. En effet, pendant près de 147 jours, ouvrières et ouvriers vont se battre pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Leur capacité de résistance, l’intervention de Jean Jaurès sur place et à la Chambre des députés, ou encore l’exceptionnel élan de solidarité qui va alors se forger au niveau local comme au niveau national, ont fait de cette grève un événement marquant de l’histoire du mouvement ouvrier en France.
Travailler ensemble pour le bien commun
Alors ajusteur aux ateliers des mines, le maire de Calvignac fut licencié le 2 août 1892 par la Société des mines de Carmaux, prétextant que ses fonctions politiques portaient atteinte à son activité professionnelle.
Malgré la demande des mineurs, désormais en grève, de réintégrer les délégués syndicaux à la mine, la direction resta imperturbable.
Émile Loubet, le président du Conseil, envoya la troupe, ce qui transforma la grève en enjeu national. Plusieurs grévistes sont arrêtés.
Dans La Dépêche du Midi, Jean Jaurès défendit les grévistes. La seconde grève de Carmaux toucha la verrerie, laquelle dépendait de l’industrie charbonnière, et aboutit à la création de la verrerie autogérée d’Albi.