Agir contre les oppressions, changerle réel pour obtenir des droits, passe souvent par un engagement total et profond pour une cause.
Portons un regard sur trois figures féministes, engagées et citoyennes de deux époques différentes, Olympe de Gouges, Germaine Chaumel et Joséphine Gondon.
Leurs actes d’engagement ont marqué leur époque et éclairent les générations futures.
Olympe de Gouges
DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE
Née en 1748 à Montauban, mariée et mère à 18 ans, veuve aussitôt après, Marie Gouze décide de monter à Paris et de vivre librement.
Elle prend le pseudonyme d’Olympe de Gouges.
Refusant de se remarier pour garder sa liberté, elle se lance dans une carrière littéraire.
Pendant la révolution, elle fréquente le Cercle social où elle côtoie des révolutionnaires comme Condorcet ou Collot d’Herbois, ainsi que d’autres adversaires des préjugés à l’égard des femmes.
Elle appelle ses concitoyennes à faire leur propre révolution. Abolitionniste convaincue, elle publiera des œuvres littéraires et des pièces de théâtre contre l’esclavage.
Joséphine Gondon
MILITANTE ET JOURNALISTE QUI A COMPTÉ DANS L’HISTOIRE DE LA LUTTRE FÉMINISTE
Née en 1881 à Cieurac, dans le Lot, elle représente l’aile radicale du mouvement féministe français. Plus connue sous son pseudonyme, Arria Ly, elle milite pour une égalité absolue entre hommes et femmes. À cette époque, les revendications féministes s’organisent autour de quatre points : le droit de vote des femmes, leur éducation, le droit au divorce et l’égalité des salaires.
Arria Ly y souscrit, mais porte également des revendications plus radicales : la jeune femme en effet milite pour le droit à l’auto-défense contre les agressions masculines et revendique celui de provoquer en duel les hommes.
Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la femme.
Germaine Chaumel
DES PHOTOS POUR L’HISTOIRE
Germaine Chaumel est née à Toulouse en 1895. Issue d’une famille bourgeoise, elle est marquée par une éducation stricte mais ouverte aux arts. Chanteuse d’opérette à ses débuts, elle s’ouvre à la photographie dans les années 1930 en s’autoformant. Humaniste, elle fixe le quotidien des Toulousains des années 30 à 50 mais aussi l’exceptionnel comme l’arrivée des réfugiés espagnols, le chaos de 1940 ou encore la présence des Allemands en novembre 1942.
Élevant seule ses deux enfants pendant la guerre, son engagement pour l’information passe par une lecture humaniste des tragédies de son époque.
Pas de sang ni de violence dans ses photos mais un regard respectueux sur ses contemporains.