À la lecture de la « chanson de la croisade des Albigeois », Simone Weil évoque la liberté spirituelle qui régnait dans l’Occitanie médiévale.
Pour elle, la destruction du pays cathare par Simon de Montfort a détruit cette tolérance à jamais.
À l’époque des Lumières pourtant, l’affaire Calas a un tel retentissement qu’elle engage Voltaire à défendre avec force la tolérance face au fanatisme religieux. Son Traité sur la tolérance est aujourd’hui encore une référence indispensable pour lutter contre les phénomènes de radicalisation et le terrorisme.
L’affaire Calas et le traité sur la tolérance
Un jour de 1761, le protestant Marc-Antoine Calas est retrouvé mort à Toulouse, dans sa boutique de drapier. On accuse sa famille qui venait de dîner avec lui d’avoir voulu le tuer, et en particulier son père Jean Calas qui aurait désapprouvé sa décision de se convertir au catholicisme. Quelques mois plus tard, après une enquête bâclée, Jean Calas est condamné à mort. Le 10 mars 1762, il est roué vif place Saint-Georges, étranglé puis brûlé deux heures plus tard.
Rapidement convaincu de l’innocence de Calas, Voltaire, indigné, décide d’alerter l’opinion et de convaincre la Cour, les juges, et le roi.
Pour dénoncer l’inanité de ces luttes religieuses, il écrit le Traité sur la tolérance.
L’affaire Sirven et la victoire de la tolérance
Le 6 mars 1760, Élisabeth Sirven, protestante, et atteinte de troubles mentaux, disparaît à Saint-Alby. L’évêque de Castres fait savoir qu’elle a demandé à entrer au « Couvent des Dames noires » alors que celles-ci l’ont enlevée pour la détourner de la religion protestante. Au couvent, ses crises de folie empirent. Elle est donc renvoyée à ses parents avant de disparaître à nouveau.
Son corps est retrouvé dans le puits de Saint-Alby.
Jean-Paul Sirven est accusé de meurtre, condamné à mort et à être brûlé vif, son épouse à être pendue et leurs biens confisqués. L’ordre est alors donné d’arrêter toute la famille. Mais prévenus à temps, les Sirven s’enfuient en Suisse. Le 29 mars 1764, on brûle leurs effigies à Mazamet, devant l’église.
Dès 1766, Voltaire intervient là aussi pour défendre la famille. Un nouveau procès a lieu et les Sirven sont acquittés, puis réhabilités en 1771.