Le courage passe également par le non.
Refuser c’est s’engager, s’affirmer.
Dans l’histoire de l’Occitanie, la fraternité s’est exprimée à travers des hommes et des femmes de courage qui ont su dire non, non à la xénophobie, non aux préjugés, non aux rejets.
Contre la haine envers les cagots
Cette coutume issue du Moyen Âge et qui s’est exercée jusqu’au XIXème siècle consistait à rejeter des personnes suspectées à tort d’être porteuses de maladies lépreuses ou d’être descendantes de races jugées inférieures. Cette population de l’Occitanie pyrénéenne était systématiquement chassée et écartée de certaines professions.
Ces coutumes, peu glorieuses, prenaient la forme d’un racisme populaire, en général condamné par les puissants, mais fortement ancré localement. Petit à petit, après la révolution française, cette discrimination s’effaça grâce notamment à des interventions d’autorités légales ainsi qu’à celles du clergé.
Le phénomène des cagots permet de démontrer que la lutte contre les discriminations peut également venir « d’en haut ».
Contre la haine et l’exclusion des juifs
Tout au long de l’histoire, les Juifs ont subi des périodes de discrimination, de haine, de rejet. La région Occitanie n’échappa pas à cette triste « règle ». Néanmoins, fidèle au principe d’inclusion qui caractérise la région Occitane, un certain nombre de seigneurs et de comtes se sont opposés durant le Moyen Âge à l’exclusion de ces populations. Ce fut le cas du Comte de Toulouse et de Saint-Gilles qui s’opposa aux règles discriminatoires émises par la papauté.
Le pape Innocent III condamna alors Raymond VI, comte de Toulouse et de Saint-Gilles, en raison de sa tolérance amicale envers les Albigeois et les Juifs. Humilié, flagellé et conduit nu à l’église, la corde au cou, Raymond dut confesser ses péchés en public et jurer de renvoyer tous ses fonctionnaires juifs (1209).
Toulouse abolit l’esclavage dès le XIIIème siècle
Toulouse n’a jamais soutenu l’esclavage et ce depuis le XIIIème siècle. En effet, la Ville rose avait un droit qui lui a été très souvent contesté : tout esclave qui parvenait à s’introduire dans les murs de la ville devenait libre et son maître perdait tous ses droits sur lui. En 1226, le pouvoir municipal toulousain a posé cette coutume et les Capitouls s’y sont toujours tenus. Lorsqu’en 1402, des Perpignanais leur ont intenté un procès pour récupérer quatre esclaves, ils ont perdu.
Deux ans plus tard, une esclave se réfugie sous leur protection, ils refusent de la rendre à sa maîtresse. Même lorsque le gouverneur du Roussillon leur écrit de la part du Roi d’Aragon avec 50 000 florins d’or à la clé pour qu’ils renoncent à protéger les esclaves, ils refusent.
Au XVe siècle, les Capitouls faisaient partie des rares défenseurs des droits de la personne humaine.